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Grades et Titres en FMA

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Notre relation aux grades et aux titres est forcement entachée de LA chose que l’on se doit de tuer dans la pratique des Arts du combat : L’ego et ses deux horribles petites soeurs malades; convoitise et jalousie.

Les Grades sont une chose nouvelle pour les arts Philippins. Ils sont apparu presque en même temps qu’au Japon avec le Judo. Les Philippins ont vite compris l’ingéniosité de ce système de reconnaissance et l’on adopté, comme les Coréens, presque à l’identique. Avec des ceintures noires et rouges pour les grades avancés. La différence par contre est dans la Philosophie et ce que le grade représente.

La mise en place du système moderne des grades en Judo par Kano Jigoro O Sensei est certainement une des actions qui a permis de sauvegarder les arts martiaux japonais mais aussi les arts martiaux du reste du monde. Les gardes sont indispensables non pas à la pratique mais à la communauté sans quoi la pratique n’a aucun sens autre que tuer ou se faire tuer. Mais s’il ne s’agit que de combattre, il est inutile de lire cette rubrique… à moins que… mais ceci est une autre histoire.

Grades et Titres en FMA

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Pour revenir à nos moutons, nous devons toujours garder à l’esprit que les Philippines ne sont pas un pays culturellement influencé par la culture Bouddhiste ni par la pensée chinoise. Les arts martiaux Chinois, Vietnamiens, Japonais et Coréens sont directement et très fortement calqués sur la pensée chinoise classique confucéenne. En occident, le « grade » est fortement perçu selon cette représentation idéologique. Cela sous-entends qu’un garde de 10 dan ne peut être décerné qu’à un « vieux sage méritant » avec le attributs qui lui sont associés. Pour la culture confucéenne le grade est une conséquence de la reconnaissance hiérarchique et des échelons grimpés un par un. Tout grade décerné trop « vite » devient suspicieux.

Aux Philippines mais aussi à moindre échelle en Indonésie et Malaisie, le grade représente plus directement le degré d’apprentissage factuel. Le temps n’est pas un facteur, l’efficacité et la finesse de la compréhension deviennent la mesure. Il s’agit de cultures chrétiennes et musulmanes sur une base historique de croyances tribales animiste. Dans ce cadre sociologique, le savoir-faire et le savoir ne sont pas appris ou transmis pas à pas mais révélés. Il s’agit soit d’une initiation soit d’une proclamation. C’est pour cela que le grade n’est pas contraint par le temps ni par la position hiérarchique mais par le positionnement de l’individu dans le clan restreint et les accomplissements individuels.

La reconnaissance de ses pairs en est l’accomplissent ultime.

Pour faire un parallèle, pensez à un surfeur. Est-il besoin de chercher la légitimité d’un gamin de 12 ans capable de balancer des aériens sur des vagues de 6 metres? Pas vraiment, non? Et comment évaluer la profondeur de la connaissance d’un vieux surfeur de 70 ans qui surf tranquil son petit break? Une autre mesure adapté à un autre objectif de vie.

Les titres ont beaucoup plus d’importance que les grades dans les arts martiaux du Sud-Est Asiatique. Ces titres représentent non seulement le degré d’avancement dans l’etude mais aussi le degré de comprehension et la profondeur de la pratique, la porté philosophique, l’attachement à la communauté, les liens tribaux et familiaux mais surtout claniques.

Un diplôme ne représente pas une preuve de savoir ou de compétence. Il s’agit simplement d’une reconnaissance de ce que nous avons appris. Un diplôme rappel de qui nous tenons notre enseignement et si nous étions un bon élève: Pas plus, ni moins.

On ne peut parler légitimement que de par son experience. En 2004 après seulement cinq ans d’études sous sa direction et un entraînement quasi journalier intensif, systématiquement individuel , Grand Master Mena décida de me décerner un grade de son école. Même si à cette époque j’avais déjà plus de 35 ans de pratique dans les arts martiaux, je fus très surpris de recevoir un grade de ceinture noire dixième degré en Arnis Doblete Rapilon, le plus haut grade de son école. GMM étaient douzième degré en tant que fondateur de son style et Grand maître reconnu par ses pairs comme l’un des trois plus grand combattants du siècle.

Lorsque je lui ai demandé pourquoi un grade aussi élevé, il sourit et me répondît qu’il m’avait enseigné tout ce dont j’avais besoin jusqu’à ce point et que le reste je pouvais le découvrir tout seul. Je ne peux plus me rappeler ses mots exactes mais c’était quelque chose comme :

...Tu as déjà étudié les arts martiaux depuis tant d’années, tu n’as pas commencé l’Arnis avec moi il y a cinq ans mais il y a bien plus longtemps. J’ai juste eu à construire dessus. Utilises ce que tu sais et combat comme je t’ai montré.

Ce que je sais, c’est qu’un diplôme parle uniquement de ce nous avons appris et de ce que nous pouvons accomplir à un moment donné. De là, nous pouvons soit progresser soit régresser, trouver la/une voie ou nous perdre en chemin. De la même façon qu’un médecin, un pratiquant d’arts martiaux ne réalise son potentiel qu’avec le temps, une pratique intense et en se remettant en question en permanence. Un grade n’a pas d’obligations attachés, au contraire d’un titre qui lui, est solidement ancré dans la relation avec celui qui décerne ce titre. Ce que je dois à GM Mena c’est de respecter son enseignement et de préserver son art intact pour la postérité en enseignant ce qu’il m’a transmis de la même façon. Pour reprendre ses mots:

Le combat, l’âme, le coeur et pas de salade !

La légitimité d’un grade ou d’un titre sont par contre une affaire sérieuse mais à regarder avec sagesse et ouverture d’esprit. Vous viendrait-il à l’esprit de questionner la légitimité d’un diplôme de Docteur en Histoire médiévale de L’université de la Sorbonne? Les arts martiaux doivent suivre la même approche.

Une chose est importante vis à vis du grade des autres: Il est crucial d’apprendre à nos élèves à s’abstenir de tout jugement et de tout commentaire. Les arts martiaux sont des arts de combat et la légitimité d’une pratiquant n’est pas un sujet à débattre sur internet. Aux Philippines, les pratiquants ne se permettent aucun commentaire sur autrui. C’est une question de respect de l’autre, de culture martiale et de prudence. Se permettre de critiquer le grade (souvent les hauts grades bien sur), c’est se mettre en danger physique reél. Insulter un autre pratiquant d’art martiaux n’est pas une chose à recommender.

Maintenant aux Philippines, nous n’avons aucun problème à régler une insulte de la façon qui convient.

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